L’accès à Zermatt révèle ce que l’on associe d’instinct à la Suisse : une ponctualité sans faille et la fluidité irréprochable des liaisons ferroviaires. L’arrivée en train dans ce village piéton à l’esthétique un peu « old fashion » surprend. Peut-être parce que l’imaginaire collectif avait idéalisé ce haut lieu alpin. Les calèches électriques, les chalets collés les uns aux autres, tout cela compose une carte postale qui, en réalité, séduit moins par son pittoresque que par ce qu’elle offre à quelques minutes : l’immensité des glaciers.
C’est là que Zermatt révèle sa grandeur. La vision des glaciers, imposante et presque irréelle, impose le respect. Leur blancheur intacte tranche avec la douceur des villages en contrebas. Les activités proposées permettent d’en goûter la démesure : une descente en luge, ludique et grisante, s’est révélée aussi technique que surprenante. Entre l’amusement et une légère appréhension, elle laisse un souvenir mémorable, de ceux qui ajoutent une note d’adrénaline au séjour.
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L’expérience hôtelière à Zermatt a contribué à la richesse du voyage. Le Schweizerhof Zermatt allie confort contemporain et esprit montagnard revisité avec élégance. L’atmosphère chaleureuse, portée par un service attentif et une décoration repensée avec goût, crée un bel équilibre entre tradition alpine et modernité assumée.
À quelques pas de là, le Grand Hotel Zermatterhof incarne quant à lui le charme d’une institution historique. Ses salons feutrés, son allure intemporelle et sa table renommée en font une adresse de caractère. C’est là, au restaurant Saycheese!, que la dégustation d’une fondue s’est révélée être l’un des temps forts du séjour : généreuse, conviviale et d’une justesse parfaite.
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Après Zermatt, Lucerne se dévoile comme une révélation. La vieille ville séduit immédiatement : façades peintes, ruelles pavées, atmosphère préservée. Ici, la beauté se fait plus délicate, plus mesurée. Comparée spontanément à Annecy, Lucerne s’en distingue pourtant par sa sérénité : moins de foule, davantage d’authenticité.
Le lac, majestueux, occupe une place centrale dans l’expérience. La vue depuis le Mandarin Oriental Palace Lucerne est à couper le souffle : le reflet des montagnes dans l’eau calme du lac offre à chaque instant des variations de lumière. Une croisière sur ces eaux vient compléter cette impression d’harmonie entre nature et culture. Autour, la forêt et les reliefs rappellent combien la Suisse cultive un lien intime avec son environnement.
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Si un coup de cœur devait résumer ce voyage, ce serait sans hésiter le Mandarin Oriental Palace, Lucerne. L’adresse incarne une alchimie réussie entre classicisme helvétique et modernité discrète. Les intérieurs élégants, d’un raffinement sans ostentation, témoignent d’un goût juste. Le service, impeccable, ajoute à l’expérience une fluidité rare, celle où chaque détail semble anticipé. La table de l’hôtel, enfin, illustre l’excellence culinaire suisse : précise, généreuse et inventive à la fois.
Cet équilibre subtil entre tradition et touche contemporaine fait du Mandarin Oriental une adresse de choix, capable de séduire autant par son emplacement exceptionnel que par sa philosophie du service.
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De Zermatt à Lucerne, les impressions se complètent et se nuancent. Zermatt, avec ses glaciers majestueux, impressionne davantage par la nature que par le village lui-même. Lucerne, au contraire, charme par son atmosphère, sa douceur, sa dimension humaine.
Je ne m’attendais pas à être aussi agréablement surprise par ces deux étapes. La Suisse, que je croyais plus « sage », plus lisse, s’est révélée riche d’expériences contrastées. Entre le pittoresque un peu daté de Zermatt et la finesse d’une ville lacustre, ce voyage a esquissé une autre image du pays : celle d’une destination de caractère, raffinée et diversifiée, où chaque détail se vit avec intensité.
■ Marie-Louise N.