La découverte de ce pays d’Amérique Centrale est une révélation. Malgré 36 ans d’une guerre civile qui s’achève en 1996, une extrême pauvreté et des inégalités palpables, le pays offre une diversité de paysages, une richesse culturelle et une authenticité bien réelles.
C’est avant tout la gentillesse et la serviabilité de la population qui vous interpelle. Partout où vous allez, de grands sourires et une immense prévenance vous attendent. Et ce n’est pas surfait.
Ce sont ensuite les paysages de jungle luxuriante, de volcans et de lacs, de petites villes coloniales colorées et vivantes qui vous accrochent.
Et c’est enfin et peut-être surtout la richesse de la culture Maya qui vous captive.
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A Antigua, le temps semble s’être arrêté. L‘ancienne capitale du pays (1543 à 1773) autrefois appelée Santiago Los Caballeros, fut l’une des plus belles villes des Indes espagnoles avant d’être détruite par un tremblement de terre en 1773 et d’entamer sa décadence avec le déplacement de la capitale vers Guatemala City.
Entourée de 3 volcans majestueux, l’Agua, le Fuego et l’Acatenango, la belle Antigua ne vous laissera pas indifférent. Et l’affluence des « gringos » sur ses pavés bordés de maisons coloniales plus ou moins bien restaurées n’ôte rien au charme désuet de la ville.
Il fait bon déambuler entre les ruines à ciel ouvert (celles de l’ancienne cathédrale sont pleines de poésie), les monuments religieux (la ville compte plus de 30 monastères, couvents et églises), la Plazza et les marchés colorés. Les patios transformés en bars et restaurants sont charmants, la rencontre avec un chaman au sein d’un cimetière coloré devient plus pittoresque que touristique lorsque se faufile un convoi funéraire coloré et musical.
Les plus sportifs pourront opter pour une randonnée sur les flancs de l’un des volcans. Les plus paresseux opteront pour une après-midi de relaxation dans un temazcal : l’expérience est un peu surfaite mais le corps reconnaissant.
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Le Petén, vaste région tropicale du nord du Guatemala, abrite certains des plus remarquables vestiges de la civilisation maya. Tikal, d’abord, impressionne par l’ampleur de son site et la beauté de ses pyramides, admirablement restaurées. Vient ensuite Yaxha, nichée entre jungle dense et lagunes silencieuses, dont l’atmosphère préservée frappe par sa quiétude. Plus au nord, la route vers Uaxactun traverse une succession de villages isolés ; le déjeuner chez une villageoise, simple et généreux, reste un souvenir marquant.
Entre les cris des singes hurleurs et le passage furtif des toucans, l’immersion est totale. Le survol en hélicoptère permet de mesurer l’étendue de ces cités enfouies, tandis que le lac Petén Itzá offre, en contrepoint, une parenthèse paisible. Des instants rares, presque confidentiels.
Alors que Chichén Itzá, site de 10 km², accueille près de deux millions de visiteurs par an, Tikal, qui s’étend sur plus de 546 km², en reçoit… à peine 200 000. Yaxha, encore plus confidentielle, reste hors des sentiers battus. Une cité antique pour soit tout seul : un privilège de plus en plus rare ! Il serait dommage de ne pas profiter, tant qu’il en est encore temps, de la découverte de ces cités millénaires, témoins d’une civilisation d’une remarquable avancée. D’autant que le pays offre aussi de très beaux hébergements de charme, que je n’hésiterai pas à recommander.
L’annulation du vol retour a conduit à une escale inattendue à Panama City, que je n’avais pas réellement envisagée. Contre toute attente, la journée passée sur place m’a séduite : au-delà du canal, c’est le charme de la vieille ville qui a opéré. Une parenthèse imprévue, mais réussie — et j’y retournerai.
Un voyage hors des sentiers battus et particulièrement émouvant.
■ Marie-Louise N.