Inspiration // Récit

Rwanda : au pays des mille collines

Par Tselana Travel

A l’approche des grands froids, comme les oiseaux migrateurs, prendre son envol pour l’Afrique des Grands Lacs… Choisir comme destination d’hivernage le Rwanda, petit État d’Afrique de l'Est enclavé et densément peuplé, constitué de terres vallonnées et fertiles. Il est bordé au nord par une chaîne de volcans élevés (3000 à 4500 mètres), au sud et à l’est par des marais, et au sud-ouest par un massif forestier où se trouve la source du Nil. Nous nous envolons vers les volcans.

Se familiariser avec Kigali

Inévitablement avant de partir nous nous renseignons sur la situation actuelle de ce pays à l’histoire récente tragique. Depuis le génocide perpétré contre les Tutsi en 1994, le Rwanda a réussi à préserver sa stabilité politique. Un écotourisme responsable se développe peu à peu, et si l’on vient surtout pour les grands singes, les régions à découvrir ne manquent pas.
Notre arrivée à Kigali est fluide : l’aéroport est moderne et remarquablement propre, les formalités douanières rapides et efficaces. Le transfert vers notre hôtel donne un premier aperçu tout à fait inattendu de la ville : d’immenses avenues arborées et bordées d’immeubles modernes et luxueux.


Escale urbaine au Serena Kigali

Le Serena, situé dans le quartier des ambassades, est l’un des premiers établissements hôteliers de Kigali. Les suites sont vastes mais un peu tristes et les parties communes impersonnelles. C’est une étape néanmoins pratique si l’on arrive comme nous par le vol de nuit et que l’on est simplement en transit.
La partie résidentielle chic de la capitale rwandaise abrite désormais une offre hôtelière qui se diversifie. Si l’on arrive par le vol de jour, on préférera le tout nouveau Marriott, ou bien The Retreat, boutique-hôtel avec piscine, jardin et joli déco contemporaine.


Le mémorial du génocide : bouleversant.

La demi-journée de visite du lendemain éveille encore notre curiosité : le contraste entre l’ambiance africaine dans la « vieille » ville avec ses rues commerçantes et ses étals colorés et celle presque « occidentale » des beaux quartiers est saisissant.
Un détour par le mémorial du génocide s’impose. Le site est bien conçu : il bouleverse, sans être larmoyant. Encore moins moralisateur. Le mur sur lequel figurent les noms des victimes s’accompagne de jardins commémoratifs qui favorisent le recueillement. Le musée est particulièrement prenant.
Après avoir tourné cette page très sombre de l’histoire du pays, nous sommes prêts pour partir admirer l’éclat de son patrimoine naturel.


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Se hisser vers les volcans

Nous quittons la capitale pour rejoindre le parc national des volcans, situé dans la province du Nord, à 120 kilomètres de là. L’excitation grandit ! Les paysages qui défilent sous nos yeux pendant les 3 heures de route sont intéressants, sans être vraiment pittoresques. Nous traversons toutefois des villages et des bourgs qui donnent une idée du mode vie encore assez sommaire des Rwandais. Mais une fois de plus, les maisonnettes, les gargotes de bord de route, tout est extrêmement bien tenu.


Singita Kwitonda Lodge, une très belle entrée en matière dans un environnement d’exception.

Nous arrivons à Singita Kwitonda Lodge, très bel ensemble constitué de 8 suites à l’architecture élégante, mariant la pierre, le verre et le bois. La décoration contemporaine, le service de qualité … tout est raffiné. La vue sur 3 des 5 volcans est tout simplement incroyable. Ils semblent surgir au loin, tels des géants, des herbes grasses qui nous entourent.
Situé sur 72 hectares de plaine verdoyante, le domaine qui participe à un projet de reforestation abrite une pépinière, un potager et une biodiversité qui nous est servie sur un plateau : les buffles paissent paisiblement sous nos yeux, les éléphants font même parfois leur apparition et le chant des grenouilles le soir venu est étourdissant.


Les buffles paissent paisiblement sous nos yeux...

Les suites sont composées d’un beau salon, d’une vaste chambre et d’une immense salle de bain avec baignoire, douche intérieure et extérieure. Elles disposent également de tables de massage car les soins se font en chambre. La seule note qui détone est la télévision un peu trop en évidence. Pour les jours de pluie? … On lui préférera la cheminée, pour l’animation du soir et le crépitement en écho à la grande respiration nocturne.
Singita Kwitonda est une très belle entrée en matière dans cet environnement d’exception : les équipes sont impeccables, les massages (qui s’avèrent nécessaires en retour de trek) excellents. La cuisine est délicieuse, préparée à partir des produits du jardin et accompagnée de vins sortis d’une cave digne de ce nom.


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Tutoyer les gorilles

Le moment tant attendu est arrivé : nous partons rencontrer les gorilles.

Les équipements sont fournis. Il est donc inutile de s’encombrer avec du matériel qui ne serait de toute façon pas adapté, car il faut de bonnes chaussures, un pantalon et une veste imperméable, des gants… Les préparatifs sont une bonne mise en condition pour la grande rencontre qui nous attend. Le trek débute par un brief dispensé par les rangers du parc qui veillent à la préservation de l’espèce et de son habitat. Ils nous précisent qu’on dénombre dans le parc 24 familles de gorilles. Parmi elles, 16 sont accessibles aux touristes, habituées à leur présence dans le respect de leur milieu naturel et 8 uniquement dédiées à la recherche. Le port du masque est obligatoire pour éviter de transmettre des germes à ces populations fragiles, enfin sauvées de la prédation et l’extinction. A chacun des groupes constitués pour l’expédition du jour est allouée une famille dont l’attribution dépend de leur localisation en temps réel. Chaque famille est constituée de 8 à 20 membres, allant des vieux mâles aux nouveau-nés. Nous serons les heureux élus : notre « famille » est la plus large des 16. « Agashya » (c’est son nom) comprend 20 membres dont 3 silverbacks et 5 bébés.


La rencontre avec les gorilles : un moment d'une rare intensité...

Nous nous élançons dans une végétation dense. Les pisteurs qui nous précèdent tracent le chemin à la machette, accentuant notre sentiment de pénétrer dans des zones loin des regards et des perturbations. Après deux heures de marche requérant un effort physique assez intense, nous avons le privilège extraordinaire de nous trouver face à nos 20 comparses… Ils remarquent sans aucun affolement notre présence, vaquent à leurs occupations, jouent, se câlinent et vont même jusqu’à établir spontanément le contact. L’un d’eux vient même frapper sur notre épaule, tandis qu’un petit se blottit dans les bras de sa mère… La douceur de leur geste est attendrissante. L’heure accordée avec eux (pas une minute de plus) est passée vite, trop vite. Mais l’émotion partagée est intense, l’émerveillement sera durable…


■ Marie-Louise N.


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